Faire des erreurs est une expérience universelle. Mais dans certains domaines, elles peuvent coûter cher. Le contract management en fait partie. Parce qu’il touche à des enjeux juridiques, financiers, relationnels, la moindre imprécision peut avoir des conséquences durables.
Les débutants ne sont pas les seuls à se tromper. Mais certaines erreurs reviennent souvent dans les premières missions. Elles ne sont pas le signe d’un manque de compétence, mais d’un excès de précipitation ou de confiance. Les identifier permet non seulement de mieux s’y préparer, mais surtout d’apprendre plus vite.
Ne pas s’approprier le projet et les pièces contractuelles
Lorsqu’un nouveau contract manager débarque sur un projet en urgence, il est souvent sollicité immédiatement : courrier à rédiger, avenant à proposer, client à rassurer. Dans ce tourbillon, la tentation est grande de vouloir réagir vite pour prouver sa réactivité.
Mais sans analyse rigoureuse des pièces contractuelles, le risque est grand. Un exemple classique : répondre à une demande client en rédigeant un courrier qui semble correct, rapide, bien rédigé… mais qui, par manque de vérification, valide involontairement une prestation déjà incluse au contrat. Résultat : une dépense inutile et une crédibilité entamée.
Cette erreur n’est pas liée à l’incompétence, mais à l’absence d’une étape clé : la prise de connaissance complète du contrat et de ses annexes. Chaque document, chaque clause, chaque annexe compte. C’est dans ces détails que se trouvent souvent les protections ou les pièges du projet.
Faire confiance sans vérifier
Dans les projets complexes, la collaboration avec les autres métiers est indispensable. Mais faire confiance aux informations reçues sans les vérifier peut exposer à de mauvaises surprises.
Un exemple : un contract manager construit une stratégie de négociation basée sur les retours des ingénieurs. Tout semble conforme, aucune alerte. Mais en réunion, face au client, des défauts techniques sont révélés. Jalons non atteints, livrables incomplets. La stratégie tombe à l’eau, la posture de négociation s’effondre, et l’entreprise se retrouve pénalisée.
Dans ces situations, ce qui manque n’est pas la bonne volonté, mais la rigueur. Il est essentiel de valider soi-même, ou de faire valider par des experts de confiance, les éléments clés du contrat : avancement, conformité, qualité. Cette vérification proactive est une protection, autant pour l’entreprise que pour la posture du contract manager.
L’erreur : un passage obligé, pas une fin en soi
Personne ne devient un bon contract manager sans s’être, un jour, trompé. L’important est ailleurs : dans la capacité à apprendre. Chaque erreur révèle une faiblesse dans une méthode, une posture, une organisation. La reconnaître, l’analyser et la corriger est bien plus utile que de vouloir l’éviter à tout prix.
Dans un métier où les enjeux sont parfois lourds, cette capacité à tirer des leçons de l’expérience, à ajuster ses pratiques, à se former en continu, est un marqueur de maturité professionnelle.
Mieux vaut une erreur assumée qu’une faute camouflée. Car le contract management repose aussi sur la confiance — celle du client, mais aussi celle de l’équipe projet.
Sofia HASSED
Senior Contract manager
SINERGIE – Agence de contract management